Promotion 1926
La liste des admis au concours d’entrée à l’École supérieure de guerre en 1926 paraît au Journal officiel le 19 mars 1926.
La promotion compte 79 officiers : 52 viennent de l’infanterie, 5 de la cavalerie, 14 de l’artillerie, 3 du génie, 4 de l’aéronautique et 1 de l’infanterie coloniale. Ils seront rejoints par 28 officiers étrangers et par le capitaine AAGE, officier de légion servant à titre étranger, et par le médecin-major de deuxième classe POMMÉ qui suivra la première année de scolarité.
Les stages réglementaires d’une durée de six mois, commencent le 7 avril 1926 :
- Stage automobile, du 7 au 21 avril à l’École d’automobile et de projecteurs ;
- Stage de transmissions du 22 avril au 6 mai à l’École de liaison et de transmissions ;
- Stage d’aviation du 7 mai au 22 juillet dans différents régiments d’aviation, afin d’obtenir le brevet d’observateur en avion ;
- Stages d’infanterie, d’artillerie et de cavalerie d’une durée de quinze jours chacun, dans des régiments de ces armes, pendant des périodes de manœuvres et séjours dans les camps ;
- Stage de chars de combat du 15 au 31 octobre, dans des régiments de chars.
Les cours de l’École supérieure de guerre débutent le 3 novembre 1926 et se terminent le 1er novembre 1928. En cours de scolarité, le capitaine BAUDRY est ajourné ; il terminera avec la promotion suivante.
Le président (« chef ») de promotion est le chef d’escadron RICARD.
Tous les élèves sortent brevetés d’état-major.
Cinq d’entre eux mourront pour la France : le capitaine MOREL au Maroc en 1932 ; le colonel ROUX J.-A.-E. et les lieutenants-colonels BOONE, LALOUX et NIVOIS pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Deux camarades de la 48e promotion se rencontrent
par le général ZELLER de la 48e promotion
Le récit suivant nous a été fait lors d'une réunion de la 48e promotion de l'École de guerre, il y a quelques années. Je le reproduis tel qu'il m'est resté dans l'esprit, tel que le général G... de cette promotion, nous l'a conté. Il me pardonnera si ces lignes lui tombent sous les yeux et qu'il y trouve quelques erreurs de détail et quelques imperfections.
Pour respecter le côté très vivant de cette anecdote, je me permets de le faire parler.
Le 8 novembre 1942, jour du débarquement des Anglo-Saxons en Afrique du Nord, je commandais un régiment de zouaves sur les collines aux environs d'Alger. En face de nous, un régiment américain... Pas un coup de feu tiré de part et d'autre, mais les armes prêtes et une attente longue, lourde, assez angoissée.
Au bout d'un temps que je ne saurais chiffrer moi-même, n'y tenant plus, j'envoie un de mes capitaines vers ceux d'en face, un mouchoir blanc fixé à un bâton.
Il est porteur d'un message laconique que j'adresse au colonel américain : « Si vous ne tirez pas, nous ne tirerons pas - Si vous tirez, nous répondrons ».
Je vois partir mon capitaine, pas très fier. Il est accueilli par les Américains, disparaît... et l'attente reprend.
Vingt minutes après, mon parlementaire revient. Il est hilare et me tend la réponse. Elle est rédigée en Français - je dirai même plus qu'en Français : « Ne t'en fais pas, vieille branche, nous boirons le champagne ensemble ce soir ! » et c'est signé « Colonel FLINT de l'Armée US 48e promotion de l'École de guerre française ».
Et le soir nous bûmes le champagne en évoquant de vieux souvenirs et en parlant du jour où nous serions de nouveau ensemble à Paris - Et ce jour ne vint jamais...
Ayons un souvenir ému pour cet excellent et bon camarade, le capitaine FLINT de la 48e Promotion (1926-1928), le colonel FLINT de 1942, le général FLINT de l'Armée US, glorieusement tombé sur le sol de France, en Normandie, par un jour de juin 1944.