Promotion 1906
La liste des admis parait
au Journal officiel le 28 mars 1906.
Une première liste complémentaire de cinq officiers parait dans le même journal
le 1er avril. Une seconde liste complémentaire parait le 22 avril.
373 candidats avaient
concouru à l'entrée ; 101 sont admis parmi lesquels 70 fantassins, 10
cavaliers, 7 artilleurs, 5 sapeurs et, pour les troupes de marine, 8 fantassins
et un artilleur. Pour la première fois, le nombre d’admis dépasse cent.
Les cours de la 32e
promotion de l’École supérieure de guerre débutent le 23 octobre 1906. La
promotion compte également cinq officiers élèves étrangers, le colonel ANDO, de
l’armée japonaise, qui n’effectue qu’une seule année d’études, le colonel DE
BELAÏEFF, de l’armée russe, les lieutenants MARCHOLEFF et POPOFF, de l’armée
bulgare, le lieutenant RACTIVAND, de l’armée grecque et le lieutenant-colonel
NASHIMOTO, prince impérial, futur maréchal de l’armée japonaise. Mrs PRIOUX, FERRY
et THOUZELLIER de la promotion précédente se joignent à eux en cours de
scolarité
La fonction de chef de promotion est assurée par le capitaine BOUTELOUPT de l’infanterie coloniale.
La scolarité s’achève
le 21 octobre 1908 et 103 officiers sortent brevetés et classés.
1 LANGLOIS
2 ALTMAYER
3 STROHL
4 CHEDEVILLE
5 LALANDE
6 TROUSSON
7 JOANNARD
8 RASPAIL
9 BUCANT
10 BERGER
11 VERDET
12 LESCANNE
13 SISTERON
14 MARCHAL PMJ
15 DE BURETEL DE CHASSEY
D'HUST
16 DE BERTIER DE SAUVIGNY
17 DAILLE
18 DE VESLY
19 GERMAIN
20 FAIVRE
21 COURTIN
22 PINEAU
23 JULIEN-LABRUYERE
24 DE BERTHIER DE GRANDRY
25 ROCHARD
26 ERRARD
27 LEROY
28 BAUDOUIN
29 VIRLET
30 LAMBERT
31 PICARD
32 BOMBES DE VILLIERS
33 DUFFOUR
34 CURNIER
35 TERME
36 ROBERT
37 LETRAIT
38 MIMAUD
39 DUCANI
40 CLEMENT-GRANDCOURT
41 RENOUARD
42 LEFORT
43 WIBRATTE
44 FOURNIER
45 LAURE
46 BRIAND
47 BOSSAUT
48 PATROLIN
49 FAVRE
50 MICHEL
51 CHATEL
52 CHAPELLIER
53 ALOISI
54 PRIOUX
55 CALLET
56 DENIS-LAROQUE
57 HURE
58 RASPAIL
59 JOLY
60 BAZOCHE
61 VINCENT
62 TASSEL
63 MARTINAGGI
64 BLIN
65 SCHMITT
66 PRTZERT
67 FOLLIET
68 DE REGNAULD DE LANNOY DE
BISSY
69 FERRY
70 DURAND
71 MICHET DE LA BAUME
72 DOUCET
73 LANDROT
74 BRIQUE
75 DE LA VAISSIERE DE LAVERGNE
76 BOUTELOUPPT
77 MOREAU
78 ANFRE
79 PAQUET
80 PATOUX
81 RIEGEL
82 DEVINCET
83 THOUZELLIER
84 MARCHAL
85 PERRAULT
86 GOUGNE
87 MARESCHAL DE CHARENTENAY
88 ANDLAUER
89 NORMAND
90 CARRIGNON
91 DIDIO
92 MIELET
93 BONNET
94 FOURE
95 RAVIER
96 RIEUTORD
97 GERDES
98 ROUSSELOT
99 SERVAGNAT
100 PRIOUX
101 MERA
102 SAVARY
103 PESSEMESSE
Les mentions ont été
attribuées de la manière suivante : Très
bien : de 1 à 22 inclus ; Bien :
de 23 à 86 inclus, Assez bien de 87 à
103.
M. ASCHBACHER n’obtient pas le brevet et
n’est pas classé. Enfin, conformément à l'usage, les officiers élèves étrangers, bien que brevetés, ne comptent pas
dans le classement.
Afin de récompenser les quinze
premiers aux examens de sortie, le ministre de la Guerre décide le 28 octobre
1908 que MM. STROHL, RASPAIL et BERGER sont promus au grade de capitaines, que MM. LALANDE,
LESCANNE, MARCHAL, et DE BURETEL DE CHASSEY sont inscrits d’office au tableau
d’avancement de 1909 pour ce grade.
Vingt officiers de la promotion mourront pour la France pendant le 1er conflit mondial : BOMBES DE VILLIERS, BOUTELOUPT, CARRIGNON, CURNIER, DE BURETEL DE CHASSEY D'HUST, DENIS-LAROQUE, DOUCET, FAIVRE, FAVRE, FERRY, MARTINAGGI, MIELET, MIMAUD, PATOUX, PATROLIN, RENOUARD, SAVARY, SCHMITT, SERVAGNAT et WIBRATTE.
Toutes les notices biographiques de cette promotion sont en ligne sauf celles des officiers suivants :
- colonel ANDO, de l’armée japonaise (non identifié),
- capitaine ASCHBACHER (dossier perdu par le SHD)
- colonel DE BELAÏEFF, de l’armée russe (non identifié),
- lieutenant POPOFF, de l’armée bulgare (non identifié),
- lieutenant RACTIVAND, de l’armée grecque (non identifié),
- lieutenant MARCHOLEFF, de l’armée bulgare (non identifié).
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L’École supérieure de guerre chez les sapeurs à Roissy
Article paru dans Armée et Marine du 15 mai 1907.
Tout dernièrement, les officiers de la dernière promotion de l’École supérieure de guerre sont allés à Poissy, pour voir exécuter par les sapeurs du 1er génie quelques exercices de pontage.
Il nous a paru intéressant de les suivre et nous nous proposons de donner à nos lecteurs un aperçu de ce qu'on leur a montré.
Les pontonniers ont vécu. C'est aux sapeurs à maintenir leur vénérable tradition. Ils ont eu déjà du reste, à faire leurs preuves. A Madagascar, une compagnie du génie employée tout entière au franchissement d'une rivière se trouvait réduite au bout de quelques jours à son capitaine et à six hommes. Mais le travail était achevé. Par cet exemple, on peut voir que les sapeurs ne seront pas inférieurs à leurs devanciers pour le courage. Mais il faut les égaler pour l'habileté et le savoir-faire. Il est évident qu'on ne peut demander à un sapeur de deux ans, qui a fait, un peu tous les métiers, le même brio qu'au pontonnier de cinq ans qui avait fait des ponts d'équipage pendant toute la durée de son service militaire.
Néanmoins, ce que nous avons vu à Poissy, samedi, nous permet d'affirmer que nos sapeurs sont à hauteur de leur tâche.
Ils ont construit devant nous deux ponts, par des méthodes différentes.
L'un, qui allait de la rive gauche de la Seine jusqu'à l'ile située en face de Carrières-sous-Poissy était un pont dit « par bateaux successifs ». Le procédé de construction s'explique de lui-même : un 1er bateau est amené de l'aval, reçoit cinq poutrelles qui sont immédiatement brêlées à un « corps mort », grosse pièce de bois munie de crochets solidement fixée sur la rive, puis couvertes de madriers qui constitueront le tablier. Cette opération n'est pas achevée qu'un 2e bateau venu de l'amont s'est laissé descendre sur son ancre pour se placer à côté du premier, reçoit ses poutrelles et sert ainsi de corps de support à la deuxième travée. Et ainsi de suite jusqu'à l'autre rive.
On a intercalé dans le pont, comme le montre notre photographie, une portière, élément de pont, de trois bateaux qu'on peut enlever à volonté pour laisser le passage libre aux bateaux naviguant sur le cours d'eau.
Le pont qui a été fait devant nos yeux avait environ 90 mètres de long, et sa construction n'a pas demandé plus de 45 minutes.
Quant au deuxième pont, jeté entre deux îles de la Seine, sa construction rappelle le procédé employé par Napoléon, à l'île Lobau.
On sait que, enfermé dans l'île, il cherchait par des démonstrations à attirer l'ennemi d'un côté pendant que, profitant de ce court moment, il passerait de l'autre. Il fit donc commencer en plusieurs points, au vu et au su de tous, un grand nombre d'amorces de ponts. Russes et Autrichiens, prévenus, se tenaient sur leurs gardes. Mais pendant ce temps, et dans le plus grand silence, dans un bras mort du Danube bien défilé aux vues, on construisait un pont de bateaux auquel il ne manquait que les deux culées. Puis une belle nuit, ce pont descend le courant, et, habilement piloté vient unir l'île Lobau à la rive ennemie. L'armée française pouvait passer. Eh bien, nous vîmes pareil spectacle sur les bords paisibles de la Seine. Une « partie » de pont, composée de onze bateaux, mesurant par conséquent une soixantaine de mètres, se détacha soudain de la rive gauche, et s'avançant lentement, sous l'impulsion de ses quarante rameurs, vint s'emboiter avec une précision mathématique entre les deux culées préparées d'avance pour la recevoir.
On discutait fortement sur l'utilité d'une telle manœuvre toujours est-il que, comme mouvement de parade, on en trouverait difficilement l’équivalent.
Le pont construit, la foule bigarrée d'uniformes aux couleurs éclatantes des officiers de l’École de guerre s'y engagea pour aller examiner une petite passerelle qu'on apercevait à peine an milieu de ces larges ponts de bateaux. C'était le détachement cycliste des sapeurs du 1er qui l'avait construite, avec des bois coupés sur place et des claies confectionnées avec des branches d'arbres.
Ce détachement, attaché en temps de guerre à une division de cavalerie, joue auprès d'elle le même rôle qu'une compagnie du génie dans la division d'infanterie. Il porte sur ses machines le quoi faire des passerelles, de quoi faire sauter des ponts, en un mot, de quoi se suffire à lui-même en toutes circonstances. Nous aurons d’ailleurs probablement l'occasion d'en reparler.
C'est à lui qu'appartiennent ces sacs que l'on aperçoit sur une de nos photographies et sur lesquels un profane ne se risquerait certes pas volontiers : sacs en toile imperméable, gonflés de paille, sur lesquels peuvent s'embarquer cinq hommes, et qui, réunis en radeaux, peuvent transporter les voitures les plus lourdes.
Mais, pendant que nous examinons les travaux des cyclistes, voilà que tout a disparu : plus de pont ! Mais des bateaux qui reviennent à la rive, et des files d'hommes portant des poutrelles et des madriers. En quelques minutes, les deux ponts sont repliés, et il ne nous reste plus qu'à regagner nos pénates derrière l'École de guerre qui, dans une déroute complète, retourne à grands pas à la gare de Poissy.
Capitaine PAMPHILE.
La sortie de l’eau d’un bateau d’équipage devant les officiers de l’École de guerre.
Les officiers de l’École de guerre traversant le pont de conversion construit devant eux par le génie, à Carrières-sous-Poissy.
La fin de la démolition du pont fait par le 1er génie, à Carrières-sous-Poissy.